14 février 2008
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Aujourd'hui, la disparue, c'est pas l'eau.Non, aujourd'hui, la disparue, c'est une des ombres. Partie sans dire "Au revoir", partie sans rien dire, partie sans réaliser peut-être qu'elle nous quittait le jour même où son père l'avait quitté, quelques années auparavant.
Fille d'un pays qu'elle a par deux fois quitté, elle avait, sur le tard, recommencé une nouvelle vie là-bas, tout près de la mer. Sa mère lui avait tellement manqué. C'est donc à un âge où elle aurait pu se laisser mourir qu'elle s'était rapprochée de son unique fille et qu'elle avait continué. La famille qu'elle avait créée, ses enfants, tout était devenu très compliqué.
Elle parlait de sa famille d'origine, aussi éclatée, des malentendus, des interrogations. De sa peur de finir toute seule, loin des siens. Elle ne parlait pas de sa descendance, elle ne parlait pas des vivants. Elle faisait référence à ces ombres qui l'accompagnait depuis si longtemps. A ses parents, morts si loin d'elle. A ses frères, dispersés, disparus. A ces liens rompus.
Les liens qui nous attachent restent intacts. Je garde le souvenir de sa générosité, la lumière de ses rires.
Les ombres passent, mais la lumière demeure.
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