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Mavie aime

  • Prendre les ronds points à vélo
  • Mettre France Inter en fond sonore
  • Boire du vin chaud dans la rue
  • Manger devant l'ordinateur
  • "Et on tuera tous les affreux" de Sullivan (Boris Vian)
  • Choisir
  • Boire une théière entière

Mavie rêvée

 

"...Je suis tortue et je suis belle
                 Il ne me manque que des ailes
                            Pour imiter les hirondelles..."
                                                                      Desnos


                                                

C'Est ÉCrit

Mavie n'aime pas

  • Se sentir incomprise
  • Les petits pois
  • Parler à quelqu'un qui n'écoute pas
  • Avoir l'air bête
  • Etre réveillée par ses voisins très tard ou très tôt
  • Ne pas oser
2 juin 2010 3 02 /06 /juin /2010 09:54

Il y a peu de temps, j'ai recroisé une connaissance d'un temps assez lointain. On se donnait de nos nouvelles et, parlant de son boulot, elle a eu une phrase du type : "Maintenant, je sais que je peux mourir demain, je sais qu'un boulot comme j'en rêvais ça existe et je l'ai exercé: de bonnes conditions de travail, une équipe extra...". Cela m'avait surpris comme expression et de la mettre en lien avec le bonhuer de travailler dans de bonnes conditions...

Moi, si un boulot de ce type existe et que je le trouve, je ne suis pas prête à mourir demain pour autant! Je veux en profiter et je veux continuer à être exigente pour autre chose ou peut-être moins, tiens. Je veux l'apprécier à sa juste valeur au présent.

L'autre soir, je suis allée revoir la chorale dont j'avais fait partie il y a quelques années. Un groupe et une ambiance , au-delà du chant. J'ai eu beaucoup de mal à la quitter mais force était de constater que si je prenais du plaisir à chanter en groupe, je fréquentais la chorale beaucoup plus car j'appréciais des personnes qui y chantaient et que j'appréciais aussi l'appartenance à ce groupe. Le chef de choeur était extra. Bref, je suis partie en me disant que j'essaierais d'avancer aussi de mon côté sur un versant créatif dont j'aurais l'initiative et non en exécutant. Quelques années après, je me suis rendue compte que sans le réaliser vraiment, j'avais accompli cela et je me suis finalement trouvé un choix violon d'Ingres.

L'autre soir, face à ce spectacle, me revenait à la fois des airs connus, des visages reconnus et une forme de nostalgie de ne pas être sur scène. Que dire par ailleurs de ma difficulté à garder vivant les liens avec des connaissances faites dans ce contexte?

Me souvenir de la vie du groupe

du chant en groupe

des voix,

complémentaires et harmonieuses...


J'en étais à réaliser le chemin parcouru depuis et la trace que j'ai laissée auprès de ces personnes, qu'elles ont laissé en moi. Elle, je me souviens bien de la dernière fois où l'on s'était vu, elle venait de quitter son compagnon. Et puis, quand on avait chanté là-bas. C'était sympa mais untel n'avait pas pu venir au dernier moment. Son petit, il ne marchait pas la dernière fois que je l'ai vu...quoi, c'est lui là?

Je rentrais avec une copine quand, entre deux papotages sur nos soucis du moment, nous le voyons arriver dans notre direction, comme essuyant son long couteau de cuisine sur du papier journal. L'ambiance est joyeuse, légère au café d'en face, les gens sont en terrasse. Que s'est-il passé? C'est une blague? Il a traversé la rue comme pour aller à notre rencontre et nous le sentons, titubant et armé, 2 mètres derrière. Des images d'agression me viennent en mémoire, il va nous poignarder, il est sous hallucination ou veut de l'argent. Il nous suit . En gardant notre calme sans mot dire nous allons vers la terrasse du café où nous nous arrêtons pour se dire notre frayeur à voix basse. Rester naturelles pour ne pas le faire speeder davantage. L'homme traverse derrière nous, le regard derrière des lunettes opaques. Mourir sous les coups d'un homme sans visage, je crois que nous y pensons toutes les deux. Le jeune homme continue néanmoins sa route, la lame du couteau enrobée de papier journal. Un homme, installé en terrasse, nous chambre en voyant nos regards qui suivent le jeune homme "il vous plait?" nous demande-t-il. Nous réalisons que nous sommes peut-être les seules à avoir vu le couteau, la menace. Les gens vont et viennent, légers, dans ce quartier où se trouvent quelques bars. Personne ne voit le danger. Le jeune homme est parti, a continué sa route sans s'arrêter. Appeler la police? Pour leur dire quoi? Et il est parti maintenant.

Après quelques minutes à revenir sur notre peur, je réalise à voix haute : "ça, c'est sûr que ça fait tout relativiser" .

Ma copine me glisse en partant " Nous sommes vivantes".

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